lundi 5 novembre 2007

Quiétude et jacinthe d'eau


Samedi matin, les cheveux ébouriffée, la peau collée aux draps par la chaleur nocturne, je tente de m'extirper de mon lit, tant bien que mal. Le soleil vient de se lever aussi. Il fait beau, seuls quelques montons épaississent le ciel par endroit. Un jour comme on les aime pour aller flâner en pirogue, sentir le frais nous envahir, entre mangrove et jacinthes d'eau. Une tartine avalée, je sors dans le jardin et m'avance vers le portail.

Un petite tête, inconnue, dépasse de la porte bleue ciel.
"Vous vous souvenez de moi ??" dit-elle.
Je plisse les yeux, interrogateurs. M'approche jusqu'à découvrir un immense sourire et de grands yeux éveillés (eux).
"Ahhhh ouiii !! l'homme-volaille !!"
"Ahhhh !! ... encore lui..." me dit mon inconscient endormi.
L'homme-volaille m'interpelle plusieurs fois dans le mois... et me propose à chaque fois ses produits à chair rose emballés dans un sac plastique : LE poulet !!
Déclinant avec amabilité sa proposition, je m'engouffre dans le four à chaleur tournante qu'est ma voiture.
Fréjus me court après, un bouquet de fleur en avant.
Je file. Le rendez-vous est donné à 8h30, direction les Aguégués, au nord de Porto-Novo.

Les Aguégués. Cité lacustre.
Petit village sur pilottis.
La douceur de l'air semble caresser l'eau.
La pirogue glisse dans un liquide brun laiteux.
Les quelques rayons de soleil font briller le lac et apparaître quelques reflets bleutés. Assise sur une planche trahie par l'humidité, je plonge les poils de mon pinceau dans le lac avant de le ressortir et de le tremper dans mes pots d'aquarelle.
Les plantes semblent reprendre vie sous les gribouillages laissées par mon pinceau.

A peine le temps de tremper la plume dans le pot d'encre de chine que la pirogue se frayant un chemin parmi les jacinthes d'eau semble être freinée dans sa lente traversée. Lorsque je lève le nez de mon carnet de croquis, la pirogue s'est arrêtée à l'ombre d'une de ces petites maisons sur pilottis. Des maisons tenant étrangement sur l'eau, soutenues par de fragiles bout de bois. D'ailleurs les maisons en sont entièrement constituées. C'est incroyable ! A l'intérieur, le plancher laisse transparaître l'eau stagnant un mètre dessous. Le toit également constitué d'épais bouts de bois maintient les filets de pêche en l'air. Seuls deux fauteuils et une table en bois font office d'ammeublement. Une paillasse au sol sert de lit. Au mur : feu Bobby, feu grand-mère, feu Daddy posant dans un décor occidental préfabriqué, accrochés dans un joli cadre baroque doré !!

Dans ce même village lacustre, construit de la même façon : un hôpital, une école, une église...

Sur le chemin du retour j'avais le sentiment de faire parti d'un reportage de Thalassa ! Notre pirogue s'est mise a croiser d'étranges et non moins illégales cargaisons : celles de bidons d'essence venus du Nigeria...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

pressé d'être à cet aprem alors !

Christine a dit…

rah, après tes vacances, ça fait plaisir de te relire !
un ciel bleu avec seulement quelques moutons... ça fait longtemps que je n'en ai pas vu.. moi c'est plutot un ciel chargé de nuages, et des moutons en bord de route !

Anonyme a dit…

je suis contente de reprendre l'aventure après intérrrr ....uption pour cause de vacances - mais nous qui sommes dans un ciel par toujours bleu tu nous donnes l'impression d'être toujours en vacances !!!est ce possible ??? tu vas faire des envieux

Anonyme a dit…

TES 2 AQUARELLES SONT MAGNIFIQUES
BRAVO