mardi 25 septembre 2007

1 message reçu

Voilà ce qui m'a fait sourire ce midi en recevant ce texto de MTN (le Orange ou SFR local) :

25/09/07 12:46
Avec le service Info Careme de MTN, recevez tous les jours les horaires de prière, de début et rupture de jeune.
Envoyez RAM au 3030 par SMS - Cout 300FCFA/semaine
xxxxFinxxxx

lundi 24 septembre 2007

Festival du film européen

Le Festival du film européen, manifestation annuelle au CCF, bat son plein en ce moment à Cotonou !!

Assis sur des chaises en plastique, ou autour du bar, nous attendons autour d'une bière béninoise ou d'un coca-cola que la projection commence. Cela se passe sous la paillote du CCF. Il fait frais. Les lumières du bar s'éteignent. Tanguy et Sylvestre cesse de cuire les frites, terminent les deux trois sandwichs pour les plus impatients. Le son crépite. L'image sautille...

Silence. Le film commence. Derrière moi ça discute. Un portable sonne au fond d'une poche. Ici pas de pop-corn mais cela n'empêche pas mon voisin de siroter bruyamment son jus d'ananas... trois rang derrière quelqu'un s'allume une cigarette. Je me tortille sur ma chaise dans tout les sens pour essayer de discerner le sous titrage... Le film a commencé il y a une demi-heure déjà... et tandis que certains se lèvent pour quitter la "salle" d'autres arrivent tranquillement.
Aller savoir !! Le cinéma est beaucoup plus vivant et chaleureux ici qu'à l'UGC !!

Quelques béninois courageux sont venus regarder la projection de mercredi soir, un film français ! Je dis "courageux" car à discuter avec eux le cinéma français n'est pas leur tasse de thé ! Ils aiment en général les films d'action... à l'américaine !! Seul Louis de Funès, apparemment, nous sauve la mise ici !!



Les lumières se rallument. Les gens vont rechercher une sucrerie (ce mot ne désigne pas un bonbon mais bien une boisson sucrée de préférence gazeuse) au bar. On discute du film. La lumière est douce.

Je repars les chevilles dévorées par les moustiques...

jeudi 20 septembre 2007

Petites images

Dès à présent vous allez pouvoir suivre mes aventures en images !!
Dans la rubrique "Ici et ailleurs" sur le côté droit, là ----------------->
vous trouverez le lien "Petites images" qui vous permettra d'accéder à mes photographies !

Bon voyage !

mardi 18 septembre 2007

Simonet, mécanicien-plasticien ambulant

Lorsque j'ai rencontré Simonet la première fois... c'était au Centre culturel français, dans mon bureau. En fait, ça n'était pas vraiment Simonet, mais les petits personnages métalliques à qui il donne vie. Ils étaient là, m'accueillant, posés sur une étagère ou un coin de table. Les êtres que Simonet confectionne sont d'étranges personnages. Oui oui ! Ces personnages énigmatiques sont bien des êtres ! Car à chacune de ses réalisations, Simonet organise une cérémonie d'installation cultuelle, une sorte de rite de sacralisation. Souvent il s'agit de représentations de dieux.

Simonet Biokou, l'artiste mécanicien-plasticien, je l'ai rencontré bien plus tard. Des yeux en amandes, un air malicieux, un archipel de colliers-gri-gri métalliques autour du cou et surtout... une 504 bleue marine aux fauteuils en velours rayés beige et chocolat, avec comme emblème un magestueux cheval en métal, vissé sur le devant du capot !! "La voiture africaine par exellence" me dit-il en souriant.

Le rendez-vous est pris pour le week-end suivant, à Porto Novo.
Porto Novo capitale du Bénin, ville résidence de Simonet, à 30 kilomètres de Cotonou. Je pars en expédition avec Ladis, mon ami artiste de "l'atelier en carton". Une expédition. J'ai bien cru que nous ne partirions jamais... mon pneu avant droit, une fois de plus, était dégonflé... La route est droite, jalonnée par une tonne de rond point ! Une "presque-autoroute".
Nous retrouvons Simonet et sa 504 devant le musée ethnographique. Je
suis subjuguée par l'architecture de Porto Novo !!
Une sorte de quiètude plane sur cette ville aux façades jaune, ocre, rouge, et vert lagon. Porto Novo la capitale à l'architecture coloniale et afro-brésilienne. Superbe !

Après une petite visite du musée, direction l'atelier de Simonet. Son atelier, et néanmoins habitation, est en construction. Les aglots sont apparants. L'atelier est au rez-de-chaussée sous une taule métallique. L'étage, futures chambres, sert aussi d'atelier... Sa femme prépare à manger, ses fils sont assis, calmes, sur les escaliers. Le paon est au centre de la cour, Ogun le dieu du Feu contre un mur, les musiciens accrochés avec un clou sur le mur d'en face. Simonet a une grande famille !!
Des instituteurs aux cheveux réalisés en bougies d'automobiles, des hommes d'affaires portant des cravates confectionnées grâce à une chaîne de vélo, un écrivain dont le corps est représenté par une plaque d'immatriculation jaune... Simonet n'est pas un artisan. C'est cette autre dimension dont je vous parlais qui l'en distingue. D'ailleurs, aujourd'hui il lui faut désormais acheter le matériel de récupération (essentiellement automobile) !! Autrefois on lui donnait gratuitement, presque par pitié, en se demandant ce qu'il pouvait bien en faire !! Depuis, on a compris, la prise de conscience du public a été rapide, étonnante et salutaire. Simonet a pu exposer en France et aux Etats-Unis entre autre.
Je prends quelques clichés pour la future exposition...

Nous reprenons la route, nos estomacs revendiquant leur droit à aspirer à un peu de réconfort.
Ce midi : porc grillé, piron (pâte) et Fizzy pamplemousse ("sucrerie" comme on appelle ici - boisson gazeuse sucrée). Nous avalons goûlument avec nos doigts gluants de pâte (eh oui pas de fourchette ici dans ce maquis !!). Un régal !

Avant de retourner sur Cotonou... nous partons visiter le jardin des plantes... seul endroit de verdure, à ma connaissance, dans le sud du Bénin... à part le jardin du CCF....
Le pneu de nouveau regonflé nous voilà partis...

Vendredi 14 septembre : Vernissage de Simonet Biokou au CCF.
Voici le carton d'invitation que j'ai réalisé.


J'ai choisi d'utiliser une photographie prise chez lui. L'ambiance est presque mystérieuse. La typographie reprenant la composition du
visuel : "Biokou" en gros et gras, comme le corps de la sculpture qui semble soutenir cette tête si minuscule... d'où un "Simonet" écrit en plus petit, et plus étroit. La couleur utilisé pour son nom est rouille.

L'exposition grouille de monde. On descend le pupitre réalisé par Simonet, et exposé, pour le discours. Des femmes sont là pour la cérémonie. Elles chantent. L'exposition est vivante...
comme ces œuvres !

mardi 11 septembre 2007

Quotidiens

"L'écrivain écrit ce qu'il peut, le lecteur lit ce qu'il veut" a écrit Jorge Luis Borges...

Et bien, il en est de même pour la presse béninoise.
Les journalistes écrivent ce qu'ils peuvent, quant à nous, lecteurs, nous faisons ce que nous pouvons pour comprendre le contenu de l'article.
Nous devons lire entre les lignes. La presse quotidienne est vide. Elle ne nous apprend rien !!
Or nous ne pouvons pas affirmer que ce pays est plus dénué d'actualité qu'un autre !?
Alors où est-elle ? Pourquoi est-elle si mal traitée !

D'autant plus qu'il y a pléthore de journaux !
La Nation, l'Option et le Matinal pour les plus sérieux, puis L'Autre Quotidien, Les Echos du Jour, Le Progrès, Adjinakou, et le Municipal pour ne citer qu'eux !

La plupart, mal imprimés, parlent du "changement".
On parle du "changement" partout dans les rues, au travail, sur les zems, au marché, dans les journaux... c'est le maître mot de Boni Yayi, le Président...
Bannir la corruption, reconstruire les routes... voilà de grands projets pour le Bénin !

Et parmi ce fatras de typographies colorées,

... ce dressent au milieu du journal, comme une pointe d'humour à notre regard : quelques articles répondant aux questions de lecteurs, un horoscope, des publicités pour des opérateurs téléphoniques qui ne marchent toujours
pas !









Seul le Canard enchaîné possède, à mon sens, un frère ici, au Bénin.
Il s'agit du Caméléon !

Rassemblant le gratin des caricaturistes béninois... ce journal est bien le seul à qui l'on ne pourrait pas reprocher de ne pas être précis, structuré, complet.

Bon... je ne comprends pas toujours les caricatures !! Non pas que les béninois n'ont pas d'humour... mais là je pense que cela relève de la différence et de la richesse de nos deux cultures !!


dimanche 9 septembre 2007

Essuire grace

Un essuire grâce.
n.m élément mécanique noir, apposé à la vitre de votre voiture pour essuyer les gouttes de pluie qui s'écrasent dessus.

(...)

Autrement dit : vos "essuie-glaces" !!!

Voilà la surprise linguistique qui a ensoleillée ma facture (du Garage l'Avenir) ce dimanche matin !!

jeudi 6 septembre 2007

L'atelier en carton

Ce midi, petite portion de la vie d'un ami artiste.

Ladis passe sa vie au CCF... et pourtant Ladis est un artiste de cette nouvelle génération qui se bat. Et se battre est un euphémisme ici pour un artiste-plasticien. C'est le parcours du combattant pour trouver un atelier, des pastels et de la peinture de qualité. Hier encore ses yeux pétillaient devant une boîte de pastels neufs ramenés de France par le directeur du CCF. Je vois encore cette boîte colorée posée dans un coin de son atelier.

Ladis m'a fait parcourir sous une chaleur étouffante tous les vons de Cotonou pour m'emmener découvrir son lieu de travail. D'ailleurs je crois bien que je ne pourrais jamais retrouver le chemin ! Son atelier tient dans un mouchoir de poche. Il est microscopique... et pourtant ces toiles sont immenses ! L'atelier est fait de planches en bois, de taules ondulées, de bric et de broc. Mes yeux ne savent plus où regarder. Le mur du fond est recouvert d'anciennes "enseignes murales" faites de typographies manuscrites. Des numéros de téléphones sont aussi inscrits. Peut-être un ancien couturier... A droite une table en bois recouverte de peintures, de pots contenants des pigments, de liants et diluants, de colles. Un vieux livre illustré sur le moyen-âge en France est ouvert. Une des gravures semble être reproduite dans un petit carnet tout à côté, au crayon. De vieilles photographies sont aussi accrochées. L'une dans un cadre doré représente Ladis et l'une de ces "nombreuses" conquêtes !! Un peu au dessus, sur une poutre en bois, deux tableaux naïfs. Ce sont des portraits. A gauche de l'entrée, un enchevêtrement de toiles de différents formats.
Ladis fait faire le châssis des toiles chez un menuisier de Cotonou. Ces tableaux sont posées dans la poussière, au sol. Ce sont souvent de grandes toiles au pastel. Les bleus et verts profonds qu'il utilise invite au voyage.
Rassasié de toutes cette richesse visuelle, mon estomac ne l'était pas moins...

Nous nous retrouvons, après quelques kilomètres de vons avalés, assis chez une tata qui sert du poisson. Les tables, du nombre de trois, sont poisseuses. Un cahier d'écolier, recouvert d'une image de Sainte Vierge, est posé sur l'une d'elle.



Dehors une autre table est occupée par un groupe de rappeurs qui s'agitent et chantent autour d'un Coca Cola. Le poisson est dur. L'atiéké froid...

A peine avalés, Ladis m'emmène dans un autre coin de Cotonou, dans un des locaux de la Croix Rouge. Des gens sont calmement assis. En face deux béninois debout discutent. La pièce est sombre... je discerne peu ce qu'il se passe. Ladis m'explique qu'on y répète une scène pour un film dont il fait également parti... le tournage est prévu pour octobre... si tout se passe bien...

Il est 15h. Je repars travailler. Ladis retourne travailler.

Je me suis promis de revenir dessiner son atelier... si je retrouve le chemin !! Ladis part à Paris fin octobre. Il est sur le point d'obtenir son visa et de trouver une résidence d'artiste dans le sud de la France.

lundi 3 septembre 2007

Errances...

Pas plus tard qu'hier une feuille blanche était encore collée au portillon du Centre Culturel Français.
Des caractères bâtons noirs imprimés indiquaient : "Le CCF fermera ses portes du 28 juillet au 4 septembre"...
Les portes du CCF closes : c'est tout un monde insoupçonné qui prend vie. Tout un monde de petits riens, vivants, grouillants, discrets, silencieux.

L'agitation quotidienne a laissé place à la solitude. Le cri des enfants semble s'être dissipé, recouvert par la pluie torrentielle donnant l'impression de vouloir prolonger son bail. Je suis seule. Toute seule. Dans mon bureau au fond du jardin.
Enfin presque seule... Certains oiseaux viennent déféquer juste devant ma porte... je vous vois derrière votre écran !! Moquez-vous !! Parce qu'ils pensent que leurs plumes si majestueuses leur donnent ce droit ?? Vous pensez peut-être que je vous parle d'un de ces merveilleux oiseaux exotiques ?? Eh bien non !! Ces méprisables oiseaux sont des paons. Ils viennent me narguer. Parfois je les vois s'avancer sur la pointe des pattes, le cou en avant, me regarder au travers de la porte vitrée. Avec leurs yeux interrogateurs, niais, redressant leur cou et leurs plumes, ils me regardent. Mais imperturbable... je poursuis mon travail.

Une autre fois, j'aperçois à l'autre bout de la pelouse grillée par le soleil, Bernard.
Bernard, le jardinier, perché en haut d'immenses jambes, au visage aussi long que ces-dernières et au regard rieur.
Il s'agite autour d'un arbuste avec véhémence. Avec ses rangers noires et son habit de travail marron. Je plisse les yeux... il porte aussi un masque, des lunettes de plongeur, et un pince nez... Interloquée, je quitte mon bureau et m'approche de lui...
"Eh Bernard ! Tu pars à la pêche, ou bien ??" (il faut toujours ajouter "ou bien" en fin de phrase, c'est ainsi)
Non. Tête baissée, Bernard tentait de déloger un serpent enroulé sur une branche, à peine visible. Peu rassurant tout ça...
Ah ce Bernard quel drôle d'oiseau !

Les fourmis ont aussi repris leur droit à l'intérieur des latrines.

Et Monsieur Thomas est là. Toujours. Monsieur Thomas est énigmatique.
Je ne sais rien de lui. Je le croise de temps à autre. Il est souvent assis sur une chaise à l'entrée du CCF... on encore dans une dépendance attenante à la grande scène. Toujours assis. Il fait presque parti des meubles, ici. Mais attention, il ne faut pas s'y méprendre... Monsieur Thomas a une place très importante au sein du CCF... Il n'est pas gardien, ni jardinier, ni chauffeur, encore moins technicien ou bibliothécaire... il est peu de chose. Monsieur Thomas est frappé par la folie. Il est seul, abandonné par ses enfants vivants en France... et a décidé d'élire domicile dans cette habitation de fortune. Il n'est pas rare de le voir un dimanche matin prendre sa douche avec le tuyau d'arrosage... Ce qui peut en surprendre plus d'un, pour les non initiés ! Mais les employés ont beaucoup de sympathie pour lui... et ont presque monter un "syndicat" pour ne pas le déloger. Sa "chambre" toujours rangée et propre est repeinte tout les ans... et cela fait quinze années !