lundi 26 novembre 2007

Zone Duty free

Mon séjour au Togo de deux jours, aller-retour, ne valu pas temps pour ce qui s'y était déroulé.

La véritable richesse de ce-dernier était resté à la frontière, entre le Bénin et le Togo : une sorte de non-lieu, de bande passante et passagère, où se croisent, par flux, piétons et taxis-brousse. Jalonnée d'embûches, ma traversée dans ce "no man's land" fut des plus déroutante.

Laissée à la frontière béninoise par mes amis eux-même africains, il me fallu aller de bureaux en offices afin de mettre à jour mon entrée en pays mina. Sous une chaleur étouffante, j'avançais, incertaine, perdue parmi d'autres. Les autres, une valise sous le bras, essayant de se frayer un chemin entre les véhicules et les volailles. Je contribuais à ce flux migratoire.
Ecrasée par la chaleur donc, je tentais tant bien que mal de m'approcher des premiers bureaux. Je me fit interpeller par un officier, ma couleur de peau ne passant pas inaperçue. "Accueillie" par une grosse dame en uniforme, assise derrière une table en bois, je lui tendis fébrilement mon passeport sans même un regard de sa part. Un regard par ailleurs lui-même perdu derrière deux culs-de-bouteille poussièreux. Suivie toute une liste de questions dont certaines restèrent sans réponse : le numéro d'immatriculation du véhicule de mon ami… comment pouvais-je le connaître ? le nom de l'hôtel... que nous n'avions pas réservé, mon adresse à Cotonou dont je ne connais toujours pas le numéro de lot… bref, après avoir eu l'autorisation de la grosse dame (dégoulinante de sueur), je regardais fièrement mon premier tampon "Sortie" apposé à mon visa... mais l'expédition transfrontalière ne s'arrêtait pas là. Il me fallait avoir le droit d'"Entrée" au Togo…

















Entre les deux bureaux, j'y découvris le plus improbable duty free terrestre africain.
Un monde grouillant de commerçants en plein air. Pas de parfums et de Toblerone mais des vendeuses de bananes, des piles de cd gravés, des poulets en vrac, des tanties préparant le riz-au-gras. Pas de panini. Pas d'atmosphère aseptisée, mais un univers coloré, déroutant. Et toujours cette odeur âcre, cette poussière et cette chaleur qui vous colle à la peau…

Deuxième office : "Entrée"… et une demande en mariage…

(…)

Le lendemain : le retour. Mêmes bureaux, mêmes tables, mêmes officiers, même flux, même duty free.

Même attente… pour un tampon.

Et subitement branlebas-de-combat à la frontière. On s'énerve. On siffle. On nous fait descendre les marches de l'office. On se dépêche. Le passeport dans une main, l'interrogation au fond des yeux, on s'exécute. Ça s'agite. Cinq minutes après, me voilà alignée auprès d'une dizaine de personnes, dans la poussière, tel un peloton d'exécution. Droite. Il est 18h, un coup de sifflet par un militaire donne le signal à un second qui s'exécute en descendant le drapeau togolais. Silencieux, nous restons figés devant un attroupement de militaire s'égosillant en chantant l'hymne national.

Je me retiens de rire jusqu'au second coup de sifflet marquant le repos.

Voici, pour ne pas vous laisser en reste, quelques petites images de mon excursion à Lomé !







1 commentaire:

Anonyme a dit…

ton aquarelle de couleur orange et rosée est vraiment bien, j'espère pouvoir la voir avec mes petits yeux de près , et je mettrais presque si j'osais une option
belle réalisation
josy