mercredi 29 août 2007

Original Heidelberg, 1892


L'imprimerie de Haie Vive, près de la terrasse de Cadjéhoun.

La porte franchie, l'odeur des encres, forte et subtile à la fois vous surprend. Comme si chacune des couleurs était olfactive. Comme si le cyan avait sa propre odeur, ainsi que le magenta, le jaune et le noir. Les papiers s'amoncellent de-ci, de-là. Tantôt imprimés, tantôt tachés d'encre. La poussière vole. Il fait chaud. Je sens la sueur perler sur ma peau. De vieilles affiches tentent de s'accrocher aux murs, suspendues par de misérables morceaux de skotch jaune. Je plisse les yeux à chaque fois que je passe la porte. La lumière vient du fond de la pièce. Le bruit saccadé, répétitif presque agressif de la machine offset aussi. C'est une vieille machine noire, vivante, suintante, fumante, grasse. A cet instant où je l'approche, une multitudes de petites ventouses viennent chercher, aspirer le papier pour le faire passer en son ventre, sous de gros rouleaux.
Le papier réapparaît, sain et sauf, coloré, illustré.


Aujourd'hui je suis venue voir le livret et les cartons d'invitation que j'ai réalisé pour le Festival du film européen... Mon premier travail pour le Centre Culturel Français. Un peu anxieuse quant au résultat et à la qualité de l'impression, je jette un coup d'œil furtif sur les premières épreuves. On me tend un exemplaire... ce que nous pourrions qualifier de BAT (Bon à Tirer) chez nous. Ici il n'en n'est pas question. Les 300 cartons sont presque finis d'être imprimés.
Au dos du livret, le logo de l'Union européenne apposé prend des teintes violacées. Sur celui du carton d'invitation elle arbore ses belles couleurs d'origine... mais l'illustration que j'ai réalisé manque de magenta, elle a perdue en qualité... je vous passe ce monologue graphique qui risquerait de vous ennuyer fort... Après de longues palabres, le technicien me fait comprendre que bien que complexe, l'opération va s'avérer chirurgicale.
Lorsque je repasserai un peu plus tard, bien plus tard... -car la notion de temps n'est pas comme nous l'entendons chez nous : il faut toujours y ajouter quelques bonnes heures...voir jours...- le travail sera exécuté, avec ces quelques défauts... mais avec les moyens du bord.

Une expression récemment imprimée dans la mémoire des français depuis les élections... revue et corrigée... prendrait beaucoup plus de sens ici :
"En Afrique, tout est possible" !!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ça été long a venir ce com!
ih dls..

C’été juste pour te féliciter de plus belle, même si tu es à des milliers de km, té dans mon petit coeur et fière…kenmm... de la concurrence familial ihih ;)

Lâche pas la grappe !! youuhouu !!
bros poutouttt!!!