Ce midi, petite portion de la vie d'un ami artiste.
Ladis passe sa vie au CCF... et pourtant Ladis est un artiste de cette nouvelle génération qui se bat. Et se battre est un euphémisme ici pour un artiste-plasticien. C'est le parcours du combattant pour trouver un atelier, des pastels et de la peinture de qualité. Hier encore ses yeux pétillaient devant une boîte de pastels neufs ramenés de France par le directeur du CCF. Je vois encore cette boîte colorée posée dans un coin de son atelier.
Ladis m'a fait parcourir sous une chaleur étouffante tous les vons de Cotonou pour m'emmener découvrir son lieu de travail. D'ailleurs je crois bien que je ne pourrais jamais retrouver le chemin ! Son atelier tient dans un mouchoir de poche. Il est microscopique... et pourtant ces toiles sont immenses ! L'atelier est fait de planches en bois, de taules ondulées, de bric et de broc. Mes yeux ne savent plus où regarder. Le mur du fond est recouvert d'anciennes "enseignes murales" faites de typographies manuscrites. Des numéros de téléphones sont aussi inscrits. Peut-être un ancien couturier... A droite une table en bois recouverte de peintures, de pots contenants des pigments, de liants et diluants, de colles. Un vieux livre illustré sur le moyen-âge en France est ouvert. Une des gravures semble être reproduite dans un petit carnet tout à côté, au crayon. De vieilles photographies sont aussi accrochées. L'une dans un cadre doré représente Ladis et l'une de ces "nombreuses" conquêtes !! Un peu au dessus, sur une poutre en bois, deux tableaux naïfs. Ce sont des portraits. A gauche de l'entrée, un enchevêtrement de toiles de différents formats.
Ladis fait faire le châssis des toiles chez un menuisier de Cotonou. Ces tableaux sont posées dans la poussière, au sol. Ce sont souvent de grandes toiles au pastel. Les bleus et verts profonds qu'il utilise invite au voyage.
Rassasié de toutes cette richesse visuelle, mon estomac ne l'était pas moins...
Nous nous retrouvons, après quelques kilomètres de vons avalés, assis chez une tata qui sert du poisson. Les tables, du nombre de trois, sont poisseuses. Un cahier d'écolier, recouvert d'une image de Sainte Vierge, est posé sur l'une d'elle.
Dehors une autre table est occupée par un groupe de rappeurs qui s'agitent et chantent autour d'un Coca Cola. Le poisson est dur. L'atiéké froid...
A peine avalés, Ladis m'emmène dans un autre coin de Cotonou, dans un des locaux de la Croix Rouge. Des gens sont calmement assis. En face deux béninois debout discutent. La pièce est sombre... je discerne peu ce qu'il se passe. Ladis m'explique qu'on y répète une scène pour un film dont il fait également parti... le tournage est prévu pour octobre... si tout se passe bien...
Il est 15h. Je repars travailler. Ladis retourne travailler.
Je me suis promis de revenir dessiner son atelier... si je retrouve le chemin !! Ladis part à Paris fin octobre. Il est sur le point d'obtenir son visa et de trouver une résidence d'artiste dans le sud de la France.
jeudi 6 septembre 2007
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1 commentaire:
Quel plaisir de te lire et de te suivre dans tes aventures africaine, chère collègue...
ça met de bien jolies couleurs dans nos grises journées d'automne !
ici, tout s'accélère : je démarche les Grands Chefs pour trouver celui qui va m'accueillir, en tout cas j'ai hâte, comme tu peux l'imaginer...
je te tiens au courant dès que j'en sais plus, et toi, je te souhaite une belle continuïté dans ces découvertes/rencontres.
Manu de NazeGraphique ;o)
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