jeudi 7 février 2008

L'escale des diasporas

Mes doigts et mon encéphale ne répondent plus vraiment depuis quelques jours. Le travail m'accapare et m'oppresse tant il ne me laisse plus un seul instant, devenu si précieux, quant à l'élaboration de mes projets personnels, si nombreux. Je rêve et je m'envole en pensant échapper à un travail de secrétariat, qu'il m'arrive de faire, pour quelques artistes. Je ne sais pas si je perds mon temps à leur élaborer un merveilleux dossier de presse, à scanner leur passeport ou encore... non décidément je n'arrive plus à écrire, je n'arrive plus à rien... Suis-je un peu dur avec moi...

La richesse est-elle dans ce que je suis venue chercher professionnellement ?... je pense qu'il est encore trop tôt pour le savoir.

L'escale des diasporas est une camionnette jaune stationnée place des Martyrs.













C'est un peu notre maquis afro-macdo. Du Mac Do ne subsiste qu'un jaune lumineux. Américano, seulement pour nos papilles. Afro, tout est là : des salons de jardin en plastique recouvert d'une nappe jaune plastifiée à l'effigie de la plus afro des bières africaines, la Flag ; des parasols ; une carte poisseuse imprimée sur un A4 blanc sous plastique ; et bien entendu, un petit poste télévisé placé au centre de tous les regards, l'ORTB en boucle. Un vrai bonheur !
Ce soir, la place est en fête. On célèbre l'anniversaire de la mort de Bob (Marley, bien évidemment). Outre le rap et la musique hip-hop, le reggae est écouté en masse par la jeunesse béninoise. L'ambiance est détendu. Rastafaraï !

Assis autour de la nappe plastifiée et la carte poisseuse, j'observe Hector nous dessiner dans mon carnet. Hector et Christel sont là. Dans mon carnet.



Je mesurais alors le chemin parcouru. Mon chemin. Avec Hector, Christel et Thierry j'avais trouvé mon équilibre. J'avais réussi à recréer mon univers, ma bulle. Ils sont là. Comme moi. Sans intérêt aucun. Partir s'est se recréer ailleurs, partir c'est tout recommencer à zéro. Il m'a fallu du temps, beaucoup de temps pour recréer cette osmose. Mais nous voilà rassemblés, toujours à la découverte de l'un-l'autre ; toujours avec ce poids du temps, suspendu au dessus de nos épaules, pour nous rappeler qu'il existera un temps où il faudra se quitter. Suspendus à ce fil là, les relations prennent un sens plus fort. Ce chemin éphémère nous amène à vivre des moments inoubliables, uniques, incroyables.

La vie ici est faite de rencontres mais aussi de départs. Alors, on s'attache, on vit, on partage des instants . On s'échange des contacts… Seulement, chacun de nous sait intimement que ces rencontres resterons probablement sans lendemain… et c'est cela qui fait la magie, la force de ces rencontres.

Inch'allah.

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