J'ai toujours été fascinée par les gares et les aéroports.
Ces lieux de rencontres, de passage. Regarder les gens partir.
D'un point A à un point B. Partir.
Partir ailleurs. Ici, ailleurs, Paris-Cotonou, Cotonou-Paris…
En reprenant mon vol ce 7 janvier, j'avoue avoir eu un moment d'hésitation. Repartais-je ailleurs, ou retournais-je ici… chez moi ?
Je n'avais pas vraiment su poser mes valises durant ces quinze jours que je repartais déjà ailleurs, enfin ici.
Se sentir loin de chez soi en son pays. Se sentir déracinée dans l'ailleurs. Etre étrangère ici et ailleurs. Expérience déroutante.
Je quittais Paris, ville aux milles scintillements pour Cotonou, la chaude, l'agressive, la puante, la fascinante, baignée dans l'obscurité. Cette obscurité si puissante, si prenante lorsqu'on la survole du haut de son oiseau d'acier. Cette obscurité noyant cette bouillonnante Afrique.
Cotonou, aéroport Cadjéhoun.
L'aéroport ressemble à s'y méprendre à un arrêt de bus. Arrêt de bus que l'on retrouve également à Lomé au Togo lorsque l'on prend la Royal Air Maroc et que l'avion prend des allures de taxi-brousse.
" Loméééé !! Arrrêêêêt pipiiiiiii !! 15 minutes d'arrêt !! "…
avant de repartir pour Cotonou.
A Cotonou donc, l'arrêt de bus est de proximité puisque le terminus se trouve au bout de ma vons. Les avions semblent d'ailleurs prendre leur envol sur nos toits. Il m'est souvent arrivé de m'accrocher aux draps de mon lit, vers 23h55, lorsque les avions décollent. Les murs se mettent alors à trembler. Mon cœur aussi… Un peu comme la grille des horaires de bus, nous connaissons tous les jours et heures de décollage ainsi que les compagnies correspondantes. L'aéroport a une place majeure dans la vie d'un étranger. Il n'y a pas un mois sans que nous ne nous organisons pas pour emmener quelqu'un qui voyage, ou pour aller chercher un nouveau venu. L'aéroport est ce seul lien si fort qui nous lie à notre pays d'origine. Une sorte de cordon ombilical, en fait !
Cotonou-Paris, Paris-Cotonou devient un flux constant de migrations humaines mais aussi d'échange de marchandises en tout genre.
Il n'est pas rare qu'un ami vous laisse deux ou trois lettres à poster en France. La poste béninoise n'étant pas si fiable. Curieusement, les départs et arrivées des français sont connus de tous.
Ne soyez donc pas surpris si vous recevez de mes nouvelles via
La Rochelle ! Il arrive que l'on se retrouve avec d'encombrants paquets (objets d'art, pulls achetés au marché aux fripes de Missébo pour un ami béninois parti vivre en France… paquet qui se perd parfois en route, d'ailleurs !)
Une fois en France, la liste des courses à faire est souvent longue…
et parfois incongrue. Cela va des lentilles de contact au thé en passant par la dernière paire de Converse en taille 42 ou l'imprimante que l'oncle de Monsieur Gbaguidi vivant à Clermont doit envoyer à une adresse qu'on aura pris soin de lui donner avant de partir.
L'avion et l'aéroport qui me fascinaient tant sont devenus communs.
J'y retrouve toujours un ami, une connaissance qui me rattache à un ailleurs commun.
mardi 15 janvier 2008
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1 commentaire:
bienvenue dans ta terre d'adoption, nous attendions avec impatience de continuer nos aventures de "karine en terre africaine" ouf tu nous sauves de notre vie grise et non ensoleillée de france
en attente de nouvelles enthousiasmes de ta part
josy
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