lundi 21 janvier 2008

Boubou

J'aime beaucoup me promener dans les rues de Cotonou le vendredi. Je m'arrange toujours, aussi, pour passer à la banque ce jour là !
Il règne dans ce lieu glacé et froid une ambiance particulière… Silencieux, certes, mais égaillé le vendredi. Une petite note de couleur vient raviver les murs pâles des bureaux, une multitude de motifs se superposent aux rayures des rideaux. Des guichets ne dépassent plus que de magnifiques couvre-chefs. Le vendredi, les béninois rivalisent de toute beauté dans leurs habits. Qu'ils soient en wax hollandais, en bazin (tissu de couleur unie et brillant) ou en lessi (tissu brodé), le vendredi tout est permis !
La banque, si impersonnelle soit-elle, devient un lieu chaleureux. Mes yeux ne savent plus où regarder tant la blancheur des lieux met en valeur ces femmes et hommes si bien habillés !

La plupart des boubous sont d'ailleurs cousus main par un tailleur. Il suffit d'aller au marché faire son choix parmi des piles entières de tissus. C'est un régal pour les yeux ! En général, il est impossible d'acheter en dessous de 6 yards. Pour vous donner une idée, avec 6 yards nous pouvons réaliser deux boubous, deux ensembles. Il arrive souvent que sur une mobylette on aperçoive toute une famille habillée avec le même pagne : le père et le petit sur le guidon, la mère et le second au milieu ! Vraiment la classe !

Pour continuer à parler chiffon, il y a à Cotonou un épuisant marché aux fripes : Missébo. Sur deux allées ensablées, longeant la lagune, Missébo rassemble une multitude de petits commerçants, la plupart nigérians. Ils sont entassés les uns à côté des autres dans des "boutiques" recouvertes d'une tôle et séparées par de grands morceaux de tissu. La chaleur y est tellement éprouvante et la poussière suffocante qu'il est difficile de rester patient face à ces vendeurs de fripes agressifs.
Ils nous sifflent, nous sautent dessus en nous collant un jean sous le nez, ou encore nous agrippent le bras si violemment que pour finir c'est nous qui les agressons !
Après être parvenue à entrer dans une boutique (chacune est
spécialisée : jeans, maillots de bain, jupes et robes, …), le vendeur déballe une à une les pièces qu'il possède en les sortant d'un énorme sac en plastique blanc. Tous ces vêtements viennent d'Europe. Il arrive de tomber sur une marque vendue très cher en France que nous pouvons acheter pour 2,50 euros ici. Lorsque nous trouvons un modèle qui nous plaît il faut passer à l'essayage. Je vous laisse imaginer l'expédition pour essayer un jean par 38°C sous une tôle ondulée ! Il n'a plus qu'à espérer que ce soit la bonne taille !

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